(( Wahouuu ))

- WAAAAAH !!
[ Pv Fire ]

Fut la première chose qui sortit de ma gueule lorsque je sortis du couvert des arbres. C’était.. incroyable ! Le sable blanc, l’eau transparente, les palmiers, la chaleur du soleil. Le paradis. Ce fut donc avec un grand sourire scotché au visage que je m’engageais sur le truc que les grands appelaient ‘ sable ‘. Je m’étais toujours demandé de quoi il s’agissait. Maintenant je savais. Ca faisait une drôle de sensation sous les pattes et ça s’incrustait entre les coussinets. Marrant. Je me demandais si ça avait du goût. Peut-être cela se mangeait-t-il ? Autant essayer. Je posais ma truffe contre le sol avec hésitation. Peuh, ça rentre dans les narines. Avec ma langue je pis un peu de sable, releva la tête et.. mâcha. Si on peut appeler ça mâcher. Croustillant, bizarre, salé. Répugnant. Avec dégout je tentais désespérément de me débarrasser de ce sale truc. Berk, j’allais devoir garder ce machin dans la bouche jusqu’au moment où ça partirait. Je regarda l’eau avec envie. Rah ce que je voulais plonger dedans, tenter d’attraper les poissons et des tas de choses. Seulement je m’étais déjà assez trempé l’autre jour et on m’avait dit que l’eau de mer était salée, imbuvable et surtout qu’après s’être baigné dedans il fallait absolument trouver un coin d’eau douce parce qu’ou sinon on se grattait sans cesse à cause du sel qui s’incrustait dans la peau et entre les poils. De plus, d’après beaucoup, mon foulard allait déteindre et mon œil crevé me picoté affreusement. Rien que la pensée de devoir me gratter, avoir mon beau et cher foulard délavé et avoir mal à mon œil me persuada de ne pas toucher l’eau, même avec une patte ou une griffe, même.

Je trouva rapidement un coin de sable, sous un palmier, où je pu me coucher confortablement. Le sable, ça avait beau être dégoutant, s’était vraiment agréable pour se coucher. Là, à l’ombre, avec une température parfaite, je pus réfléchir, penser, à des tas et des tas de choses. Au passé, au présent et au futur. Je pensais à ma maitresse, que je voulais tant retrouver, à Celui-qui-voulait-pas-me-dire-son-nom et Celle-qui-s’-est-cassée-sans-même-s’-approcher, et aux rencontres que j’allais faire. A plein de trucs en fait. Je ferma les yeux, prêt à faire un petit somme, mais quelque chose d’inattendu vint me troubler dans mon élan. Levant le nez en l’air, je reconnus une odeur de chien. De chienne.

Moi, je n’étais pas aussi joyeuse que le chiot que j’avais pu apercevoir plus loin. Je ne tenais franchement pas à m’approcher de lui. Je haïssais encore plus les gosses que les autres chiens. Ils parlent tout le temps, sautent partout et te posent des tas de questions auxquels tu n’as aucune réponse et donc tu réponds « Parce que. » et c’est le drame. Ils veulent tout savoir, tout le temps. Et puis, ils sont embêtants c’est tout. Je plantais mes pattes dans le sable blanc. Pour moi cette plage n’avait rien de paradisiaque. Y avait de l’eau dégoûtante et du sable, rien d’extraordinaire. Je posais mon postérieur donc, sur le sable blanc et fin, et admirais la mer grisâtre. Qui s’échouait lamentablement contre mes griffes sorties. L’eau étant froide, ça m’avait hérissé les poils. Un grondement sortit de ma poitrine. Je souriais, il disait tout haut ce que je pensais.

Puis je tournais doucement la tête, et vis le petit môme manger du sable. Décidemment ils ont vraiment rien dans la tête à cet âge là. Vivement la sagesse. Je levais calmement mon corps fin et osseux. Puis j’avançais le long de la mer, toujours aussi loin de lui. Et à la fois assez loin de l’eau pour éviter qu’elle me touche. Quand j’étais gamine, moi, j’adorais me baigner, surtout dans la mer. Mais depuis quatre ans, je n’en trouve plus le plaisir. Si c’est pour rire seule, ça ne sert à rien. Je m’arrêtais et soulevais une patte, j’observais la trace qui était dessinée. Puis mes coussinets, c’était identique. Je reposais mon postérieur et tournais la tête vers la mer, attendant qu’elle vienne l’effacer. Pour recommencer, et recommencer…

Je regarda autour de moi, cherchant l'animal.
Là, longeant la mer. C'était une race que je n'avais jamais vue. malgré tout très belle, un pelage blanc avec des taches brunes. Ca allait bien ensemble. Elle était maigre, j'étais persuadé qu'en me rapprochant, je verrai ses côtes. je n'avais pas vraiment envie de causer, mais avoir une nouvelle connaissance dans mon registre, ce serait bien. Plus on connait de monde, mieux ça vaut. Enfin ça c'est mon avis. Je l'observa donc pendant un bon moment. Elle longeait donc la mer, mais à une distance respectable de l'eau. Peut-être pourrais-je aller lui dire bonjour ?
Je me leva et m'approcha sans courir, comme tout chiot l'aurait fait, mais en marchant. Arrivé à sa hauteur, je regarda de mon seul oeil les siens. Ils étaient bruns-dorés, quelque chose comme ça. C'était vraiment très très beau.

Je ne dit rien d'autre que ça. Un mot des plus banal. Je n'allais pas lui demander son nom tout de suite, peut-être ne voulait-elle pas de ma compagnie. Bref, je marchais donc à ses côtés, attendant calmement de savoir si elle allait me remballer ou non. De toute façon, qu'elle me remballe ou pas, j'essaierai quand même de connaître au moins comment elle s'appelait.