« Tranquilitée ... [ Libre ]

T R A N Q U I L I T E E ... t o p i c l i b r e

Autant vous dire, que quand j’avais pu voir la carcasse de ce pauvre vieux, je l’avais contournée. Cette odeur je ne voulais plus la sentir. Elle me rappelait des choses trop horribles. Je pinçais les narines de façon à éviter tout contact, et fermais les yeux. Je sentais mes coussinets baigner dans le sang frais, oh oui ! J’avais envie, envie de le lécher, de le boire. Je n’étais pas dégoûtée de cette envie, je la connaissais. Je grognais intérieurement, il n’aurait pas pu crever ailleurs ce vieillard ? J’avançais, tête baissée, croc en avant, les yeux à nouveau ouverts. Oh oui, j’avais faim ! Et en moi un rire sadique faisait trembler toute ma pauvre carcasse. Autant vous dire que cette rapace qui me tournait au tour depuis un bout de temps allait crever, et ce rapidement. Je faisais encore semblant, comme si je ne l’avais pas encore vue. Et d’un trait, je bondis sur mes pattes arrières, balançant ma gueule dans les airs, claquant de mes crocs acérés, lui attrapant sa patte, la tirant à moi.

Elle se débattait, me piquait, me pinçait. Je mis une patte sur son ventre, et plantais mes crocs dans son cou, ça gisait le sang, j’en avais le museau rougi. Inutile de vous dire les pensées joyeuses qui venaient se promener dans mon cerveau. J’étais heureuse. Hors, une petite chienne, avec un air perdue, et le regard blanc, voir vide vint vers moi, elle avait l’air de ne tenir qu’à quelques sens, comme si la vue lui avait été enlevée. Elle était aussi maigre que moi, et dans le même état que moi, même si j’avais ma vue, j’étais aussi perdue et têtue. Mais mon caractère revint et je tirais la carcasse à moi, lâchant un grondement de mon torse. Elle aurait le reste, quand j’aurais le ventre plein, ça lui suffira amplement, de plus, elle était aussi petite qu’un bébé de ma race. Alors elle aurait pas beaucoup à manger… Elle pouvait attendre !

» Je ne veux pas les oublier, mais ma conscience le souhaite... [libre]