« Et si on pouvais tout recommencer ?

-Adé//

Bouh ce temps lugubre lui fichait la chaire de poule. Etendue près d’un buisson, Hänwa regardait le ciel se couvrir. Comme ces derniers temps, la pluie ne va sans doute pas tarder à accompagner ses journées. Elle soupira, n’aimant pas particulièrement ça. Enfin, elle n’avait rien contre, elle savait parfaitement que l’eau était nécessaire à sa survie et elle ne crachait pas sur une petit baignade. Mais autant dire que si son gros pelage n’était pas fait pour les canicules insoutenables, que l’air frais de la montagne la rendait heureuse, elle n’était pas plus démoralisée lorsqu’il commençait à pleuvoir. Vous suivez mon charabia ? Non ? Alors accrochez-vous, ce n’est que le début …

Comme Diesel – qu’elle ne connaissait pas encore et, pour tout vous dire, dont elle ignorait jusqu’à l’existence – Hänwa était sortie, ce matin. Mais elle n’avait pas été en ville. Et elle ne craignait pas les molosses. Et elle ne mangeait plus de croquettes depuis quelques temps. Et elle n’arrivait pourtant pas à s’habituer à sa nouvelle vie. Et … d’accord, je crois que vous avez compris. Bref, elle avait couru après une petite boule de chaire, qu’on appelle communément souris. Parce que les lapins étaient trop gros et lui faisait pitié ; parce que les moutons et autres chèvres sauvages, elle n’était pas habituée à les tuer mais à les surveiller. Et aussi parce qu’elle n’avait pas l’âme d’une tueuse. Parce qu’elle était plutôt une énorme peluche, toute douce et tout gentille. Et surtout parce qu’elle ne voulait faire de mal à personne.

Alors elle l’avait mangée, sa souris. Et malgré son énorme gabarit, elle se contenterait de cette petite ration. Peut-être que quand la faim se ferait sentir, elle oublierait ses états d’âme et elle se jetterait sur la première proie à sa portée. Qui sait. Mais ce n’était pas encore le cas. Et pour oublier ce moment qu’elle redoutait, au fond, Hänwa se mit à marcher. Elle avançait à grandes enjambées, parcourant un terrain déjà connu, n’ayant pas spécialement envie de s’aventurer trop loin des lieux qui ne lui étaient pas étrangers. Une odeur vint lui chatouiller les narines. Une odeur inconnue. Curieuse, bien comme il faut, sans trop en faire, notre jeunette se mit à trottiner, pour voir qui se cachait derrière cette odeur. Elle ne se doutait pas qu’elle ne serait peut-être pas la bienvenue. Elle était jeune et il lui fallait encore apprendre de nombreuses choses. Notamment celle-ci : méfiance, quoiqu’il arrive, doit être un maître-mot. Sans quoi, petite louloute, il y a des risques que tu trépasses plus rapidement que ce que tu crois …

Intriguée par la silhouette du mâle désormais dans son champ de vision et heureuse de ne pas être totalement seule, Hänwa se propulsa en avant, comme une petite furie pour ne se stopper qu’une fois arrivée derrière le mâle. Elle s’apprêta à le saluer, guillerette mais, pour tout vous dire, les circonstances l’en empêcha et tout ce qui sortit de sa bouche se résumait à … rien.

Autant vous dire que ma matinée était complètement différente d’eux. Parce que moi j’étais comptée dans les molosses. En fait, c’était pas pour mon physique que j’y étais comptée, en même temps, si vous voyez une dalmatienne à tâches marron, aux yeux caramel, à la taille fine voir squelettique – comme la plupart des dalmatiens – et avec des pattes maigres comme votre petit doigt, vous rirez de moi. Mais non, j’y étais comptée pour ma dureté et ma méchanceté. Je savais me défendre, et par ma taille je savais très bien courir, bon pas aussi vite qu’un Lévrier, mais je me débrouillais amplement.

Je m’étais donc levée d’un carton dans une ruelle. J’avais encore changé de lit cette nuit-là. Il avait été confortable, mais il était maintenant mort, écrasé et abattu par les gouttes de pluie qui m’avaient réveillée. Je m’étais alors étirée, et mon ventre cria famine. Aucune crainte je suis allée me chercher un bon rôtis de bœuf. Trottinant devant un ancien magasin, je visu ne troupe de « molosses » et un chien qui s’éloigne furtivement, peureux. Aucune envie de lui foutre la frousse, trop faim. J’entrais donc tranquillement dans le magasin, et bondissait par-dessus les barrières, les cages à fruits, et galopais entre les rayons.

Une fois trouvée ma « proie », je ressortais fière, croc ressortis et plantés dans ma tendre viande. De façon à montrer à ses idiots qu’elle était mienne. Finalement, ils furent idiots. Ils se jetèrent sur moi, me mordant les mollets, les cuisses, la queue, la gorge, les oreilles. Comme des chiots stupides, même pas mal. Je dus poser ma viande sur le bas côté avant de leur bondir à la face. Chacun eu droit à la même chose, gorges, oreilles, cuisses, mollets, queues. Je ricanais de les voir se secouer machinalement, malgré leur faiblesse. Je repris vite ma viande et engendra un bon galop de façon à me trouver un coin tranquille, la toundra.

J’avais dut traîner ma grosse bouchée de viande jusqu’à l’arbre centenaire. J’étais arrivée du côté inverse aux deux chiens, je ne les avais donc pas remarqué. Tant mieux pour eux, finalement. Je m’allongeais prête à manger.

[Youp's ! Oublié de mettre en PV ! Pas grave hein ^^]

Comme un souffle glacial dans son dos. L'odeur se rapprochait à grand pas. Diesel ferma les yeux un instant et se raidit prêt à se retourner et à bondir. Mais finalement non. Plus rien. Apparemment la chienne s'était arrêté. Ce n'était peut être pas un de ces molosse qu'il a vu en ville. du moins il espère =/. A vrai dire il craignait ces bêtes là. Elles n'ont pas de sentiment, tandis que les sauvages eut on su rester un minimum des êtres vivant avec un semblant de cœur. Avec un peut de chance il aura droit à ça. Sinon ... sa va chauffer !

Diesel se décontracta, ouvrit les yeux et relève la tête fièrement avant de la tourner dans la direction ... dans la direction d'une grosse bête poilu, une carrure assez impressionnante mais si elle attaque le berger, sa vitesse la battra à plate couture. Alors Diesel baissa sa garde, enfin pas totalement, il ne faut pas se fier aux apparences. Il finit par se tourner totalement pour faire face au Patou. Il ne dis rie, il plongea seulement son regard dans le sien, essayant de percevoir ses émotions, en vain.

Mais avant qu'il ne se mis à parler, une autre odeur entra dans le périmètre. Encore une odeur de chienne ... encore une femelle ... cette fois-si une autre odeur s'y même. l'odeur de sang, l'odeur de charogne ...non, pas une charogne, de la viande. Mais la viande ... cette viande n'est pas celle d'une proie tout juste chassé. Après un bref instant de réflexion, Diesel se souvint des molosses dans la ville. la viande vient surement de là-bas.

Diesel repris vite sa garde. Surement un guet-apens. Déjà encerclé par deux chienne, et qui sais ... peut être d'autre chiens sont en route. Diesel ne sais plus trop quoi faire. Pourtant cette chienne qui lui fait face n'a pas l'air de lui vouloir du mal. C'est surement là le piège. Diesel préfère plutôt se mettre sur la défensive et il se raidit à nouveau, fléchis ses postérieurs comme pour prendre un élan et se mis à grogner en direction de la chienne blanche. Il ne voyait pas encore l'autre mais il l'a sentait.

- Allez vient toi ! Ne te cache pas ! Tu ne me fait pas peur !

Naïve, Hänwa n’avait pas même senti la présence de la nouvelle venue, concentrée sur son compagnon de route qu’elle ne connaissait même pas encore. Mais, prendre des risques n’était pas forcément son fort et puis, elle ne faisait jamais exprès de se mettre dans le pétrin. De toute manière, elle aimait bien l’aventure, bien que parfois un peu peureuse. Enfin bon, nous ne sommes pas là pour discutailler de ses états d’âme, n’est-ce pas ? Ainsi donc … Elle avait pris les paroles du mâle comme lui étant directement adressées et elle ne comprenait pas pourquoi tant de méfiance et … d’agressivité ? Non, ce n’était peut-être pas le mot, mais pour tout vous dire, elle était totalement déstabilisée. Elle le regarda, interdite, écarquilla les yeux et lui répondit innocemment :

« Quoi ? Mais … Pourquoi tu dis ça ? »

Et elle ne comprenait réellement pas. Son expression était totalement perdue. Elle ne s’attendait pas du tout à ça. Surtout qu’il ne lui avait pas semblé méchant, au premier abord. Enfin, là non plus, il ne lui semblait pas méchant, juste méfiant, peut-être. Mais encore une fois, sa méfiance la rendait perplexe, elle n’y voyait aucune raison. Avait-elle l’air si méchante ? Il ne le lui semblait pourtant pas.

« Tu sais … je ne cherche pas la bagarre. »

Sa sincérité était percutante, presque bouleversante. Penaude, elle fit preuve de sa bonne foi et se tapissant au sol, se faisait toute petite. Enfin, c’était une métaphore, bien entendu. Voyez sa taille, elle ne pouvait pas vraiment se faire toute petite. Et elle n’avait toujours pas remarqué la présence de l’autre chienne, bien que la nourriture ait dû l’émoustiller. Elle avait été tellement déstabilisée par les paroles du mâle que le reste lui passa au-dessus de la tête. Elle ne dit mot et se contenta de lever des yeux inquiets en direction du mâle, comme si elle attendait … on ne sait trop quoi.

Moi, j’avais senti les deux chiens. Ils puaient la gentillesse, l’innocence. Comment pouvaient-ils l’être dans ce monde remplis de malades ? Je leur enviais cette naïveté. Je la voulais, car elle m’avait été enlevée si tôt… J’arrachais un morceau de la carcasse, énervée. Comment se pouvait-il que deux chiens puissent se parler ainsi sans pour autant se sauter au cou, à la gorge ? C’était impossible avec moi, comme ce matin. Je me rendis alors compte, que je perdais du sang. J’en souriais bêtement. La lèche fut courte, je ne tenais pas à guérir tout ça, ce n’était pas mortel à près tout.

J’écoutais les faits et gestes qu’il avait, le mâle. Si agressif d’un coup. Il aboyait sur l’ours blanc qui était face à lui. Je souriais, et abandonnais ma carcasse. A vrai dire, il ne s’en prenait pas à elle, mais à moi. Moi la sale « molosse » qui le fait fuir, qui lui fait peur. J’arrivais, fière. Marchant royalement. Tête haute, queue redressée dans un arc. Ma taille grande, trop élancée et fine marquait une confiance en moi pure. Et pourtant, il était rare que ça en soit le cas.

« Ne t’en fais pas, nounours. C’est à moi qu’il s’adresse. Il essaye de se convaincre. Pitoyable, tu peux t’avouer peureux tu sais. Ce n’est pas une honte. Tout le monde l’est au fond de soit, mais toi, tu l’es plus que les autres, c’est tout. Tu tiens à me faire quoi ? Me sauter au cou ? Tu vois le travail a déjà été fait. »

Je dressais ma tête, postée très près de lui. Lui dévoilant ma gorge ensanglantée. J’avais l’habitude des morsures. Griffes sorties je les plantais dans le sol fertile. Je le regardais moqueuse. Quelques crocs dépassant de mes babines, ainsi que de la bave, quelle belle gueule, non ? Tant pis pour vous. Je laissais balancer mon regard vers l’être sage et calme qu’était la chienne poilue et blanche. Je souriais, méchamment.

» Babylou, tout en dignité
» Bonjour tout le monde,
» J'veux monter tout là haut, juste pour voir si c'est un bon point de "mort" [PV Shinoo]